mercredi 30 septembre 2009

COSMOLOGIE ET RELIGION

De la science à la religión publié à La Recherche 10/2007
En 1951, le Pape Pie XII, enthousiaste amateur d'astronomie, lit devant l'Académie pontificale des sciences un discours dans lequel il reprend les récentes avancées de la cosmologie et affirme : « Il semble, en vérité, que la science aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire le témoin de ce Fiat Lux initial, de cet instant où surgit du néant, avec la matière, un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s'assemblaient en millions de galaxies. » Pie XII fait référence, sans complexe, au scénario de l'abbé Lemaître. Mais ce « concordisme » assumé entre vérité révélée et science est une contre-publicité pour ceux, dont l'abbé Lemaître, qui voulaient que l'histoire scientifique de l'Univers et la vérité religieuse soient totalement indépendantes l'une de l'autre. Ainsi, après une discussion avec l'abbé Lemaître, Pie XII renonce un an plus tard, devant l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale, à tout concordisme en séparant les domaines de la science et de la religion. Pour Lemaître, le bénéfice est double : la cosmologie peut se développer en toute liberté, et la religion n'a pas à craindre un revers de scénario imposé par de nouveaux faits scientifiques. Mais la séparation rigoureuse de l'abbé ne sera pas suivie par d'autres religieux, spiritualistes, ou même une partie du grand public qui aime la simplicité d'une seule et même explication. La théorie du Big Bang a donc aussi été victime de sa « beauté » conceptuelle et la diffuser demande toujours de grandes précautions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire